Rouge ou rosé ?

Il est des fois, où, dans la préparation d'un repas, dans la recherche d'une harmonie, d'une volonté de surprendre mes amis, mes convives, je suis face à ce choix : Rouge ou Rosé. "Être entre deux vins", en somme.

Ce choix généralement se pose davantage l'été, où le petit rosé frais fait bien plaisir.

Puisque nous allons entrer, bientôt, non pas en été, mais dans le temps des cerises, permettez-moi de vous faire part de mon choix de préférer le rouge.

Santé ! Prosit ! Yer Mat !

Aux amateurs de rosé, à celles et ceux qui, dès le début de cette petite note, seraient tentés de refuser le verre de l'amitié que je me propose de leur servir. Peut-être par peur d'ivresse, de crainte "de noyer leur peine dans l'alcool".

A celles et ceux qui préfèrent "le flacon à l'ivresse" de peur d'être emportés, oubliant l'essentiel, auquel se référait le Père Musset. Je dédicace ces quelques verres en proses, et les convie à vérifier si "leur verre est à moitié plein ou à moitié vide".

A celles et ceux qui de toute façon préfèrent le blanc, je leur rappelle que les raisins qui l'ont formé peuvent être rouges.

A celles et ceux qui ne boivent que de l'eau, et restent obtus à tout partage, et qui refusent en quelque sorte de mettre du vin dans leur eau, je leur donne raison, cet assemblage n'a pas de sens.

Tout en priant Bacchus, et surtout Dionysos, en ces temps tourmentés où certains plutôt que de s'occuper de leur nectar sont disposés à nous mettre en barrique. Je vous enjoins à écouter ce doux bruit du bouchon, qui monte et fait écho à l'appel des 18 vins, qui fut celui là, ni venu de Londres ni même de Berlin.

"A bon vin, point d'enseigne", il paraît..., J'assume le contraire, et pardonnez, la promotion de mon terroir, que je ne peux m’empêcher de faire. J'ajoute également l'adage suivant, telle une parade riposte pour mieux contrer le concurrent : "ami et vin vieux sont bons en tout lieux". Car au-delà de l'âge, du millésimé, j'entends par vieux, une certaine sagesse. Et puisque choisir, c'est renoncer un peu, je choisirai du rouge et non pas du rosé. Et de la même manière qu'on m'apprit que "taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars", le 22 avril, j'invite à trinquer, avec un vin rouge qui claque, qui possède des tanins natures, une robe, une cuisse, qui n'a pas de rondeur, et qui vit sans sulfite.

La raison, l'échange

Un vin, pour Germinal, pour les vendanges d'octobre, un vin qui invite à l'effort pour mieux le partager. Il est identifiable, n'est pas conventionné. Il est digne de l'éleveur, des mains qui grappe à grappe empruntèrent à la vigne ce raisin prometteur. Il est enfant de la terre et porte en son jus, le soleil de nos plus belles années.

[Texte de Ronan Roumeas, rencontré par le biais du blog de Jean-Luc Mélenchon]



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